La réserve cognitive, c'est quoi ?  

« Comme on prend soin de son capital dentaire, il faut veiller à son capital cérébral – notre réserve cognitive, donc. Cela permet d'en préserver les fonctions le plus longtemps possible », nous explique Sabina Brennan, neuroscientifique et psychologue irlandaise, auteure de « 100 jours pour un cerveau plus jeune et actif » (éd. Vuibert) et créatrice du podcast « Super Brain ». Notre horizon commun : résister à un déclin cognitif inéluctable puisque, dès 30 ans, nous perdons chaque année environ 0,2 % de notre volume cérébral. « Chez les personnes disposant d'une bonne réserve cognitive, des modifications cérébrales liées à l'âge ou des lésions occasionnées par la maladie d'Alzheimer pourront s'installer sans que cela ne se traduise par des symptômes (troubles cognitifs). Adopter un mode de vie sain pour le cerveau optimise non seulement notre fonction cérébrale ici et maintenant, mais crée des “réserves” dans lesquelles nous pourrons puiser pour faire face au déclin cognitif lié à l'âge ou à la maladie… »

Étape 1 : Socialisez 

Nous sommes des êtres sociaux et, en tant que tels, nous avons besoin des autres ! « L'interaction sociale est une activité mentale stimulante, précise la Dre Brennan. Les personnes qui nouent davantage de liens sociaux vivent plus longtemps, sont en meilleure santé, moins déprimées, avec moins de troubles cognitifs. Quant à la solitude, ou plus exactement le sentiment de solitude, que l'on soit seul ou au milieu d'une foule, elle est aussi préjudiciable à la santé que le tabagisme et l'obésité. Elle met le cerveau en état d'alerte et augmente l'activité de l'amygdale, le centre de la peur, perturbe le sommeil et peut émousser l'empathie envers autrui… »               

Comment ? D'une manière générale, on veille à entretenir un cercle social (amical, familial…) dynamique et varié ! En temps de confinement ou de couvre-feu, on continue à maintenir des liens sociaux : « Vive la technologie et les appels en visioconférence, mais on peut aussi décrocher son téléphone ou écrire des lettres ! » conseille la docteure. 

Étape 2 : Bougez

Notre cerveau est l'organe le plus énergivore du corps, « or, l'activité physique suscite un afflux de sang vers le cerveau et donc un apport accru d'oxygène et de nutriments vers les neurones, explique Sabina Brennan, ce qui améliore les connexions cérébrales et stimule la production de cellules nerveuses. L'inactivité élève le risque de maladie cardiovasculaire associé à un risque accru de démence : environ 4 millions de cas d'Alzheimer dans le monde sont potentiellement imputables à l'inactivité physique. »              

Comment ? On suit les recommandations de santé publique, « soit trente minutes d'activité physique modérée, cinq fois par semaine, détaille la docteure. Et on limite le temps assis ! Essentiel au travail : saisir la moindre occasion de se lever (par exemple téléphoner en marchant !) et, une fois par heure, s'étirer et faire quelques pas ! »                

Étape 3 : Souriez

Se faire plaisir, se divertir sont aussi d'excellents moyens de soigner son cerveau : « Le plaisir active le système de récompense dans le cerveau limbique, ce qui stimule la croissance des cellules cérébrales dans l'hippocampe – une composante du cerveau limbique impliqué dans l'apprentissage et la mémoire – et rend le cerveau plus résilient ! » indique encore la docteure.               

Comment ? On se distrait, en veillant à cultiver l'attrait pour l'inconnu, expérimenter des loisirs, écouter de nouvelles musiques, découvrir des mets ! Et la Dre Brennan de conclure : « Sourire – et rire – est mon conseil préféré : c'est gratuit, ça réduit naturellement le stress et finit par vous rendre heureux ! » 

Dormir, c'est bon pour le cerveau           

Un sommeil suffisant et de bonne qualité permet :

De filtrer et d'intégrer au quotidien de nouvelles informations, de consolider de nouveaux souvenirs.

De nettoyer en profondeur les déchets métaboliques de l'activité neuronale et d'autres toxines, dont celles associées à la maladie d'Alzheimer. Au contraire, un sommeil insuffisant altère la mémoire, la concentration, et l'humeur… Vive la sieste !